Malgré le ralentissement de l’inflation, le gouvernement devrait maintenir le taux du livret A à 1,25%.
Les premières concertations sur l’évolution du taux du Livret A se déroulent actuellement avec la banque de France. Comme tous les ans, le niveau de rémunération du produit d’épargne le plus prisé des français (plus de 40 millions de comptes) fait l’objet d’une « correction » par rapport à la courbe d’inflation, sur laquelle il est (en partie) indexé. Lorsque les prix montent, le Livret A suit le même rythme, et vice-versa (le taux du marché interbancaire entre aussi en ligne de compte, avec une majoration de 0,25%, NDLR).
Une décollecte nette de 800 millions d’euros
Or, l’Insee vient de livrer le chiffre de l’inflation en 2013. Il s’établit à +0,8%, un niveau très faible, encore loin cependant du record enregistré en 1998 (+0,2%). Depuis août 2013, le taux du Livret A est de 1,25%, un point bas déjà historique. La logique purement comptable voudrait qu’il soit de nouveau abaissé à 1%, mais Bercy s’y refuse, au nom du pouvoir d’achat. Sans doute aussi, et surtout, parce que le sujet est extrêmement sensible à la veille d’échéances électorales : « J’ai déjà dit que le gouvernement serait très attentif au sort de l’épargne populaire et qu’à ce titre, le taux actuel était, selon moi, déjà très bas » a souligné Pierre Moscovici à l’issue d’un colloque à Bercy, ajoutant que « si l’inflation est très faible actuellement, on sait que les perspectives d’une remontée sont présentes. Cette situation n’est pas durable ».
Pour info, l’Europe traverse actuellement une phase de désinflation qui est un ralentissement de la hausse des prix.
Depuis le 1er août dernier, date à laquelle le taux de rémunération avait été ramené de 1,75% à 1,25%, le Livret A a subi une décollecte de près de 800 millions d’euros, aors même que son plafond avait été relevé à 22 950 €.