Depuis octobre, la Banque centrale européenne a prêté 100 milliards d’euros aux banques françaises. Une tendance qui devrait se poursuivre.
Baisse des taux, réinjection des fonds dans le système interbancaire…pas de doute, la Banque centrale européenne (BCE) a, depuis l’arrivée de son nouveau gouverneur Mario Draghi, changé de stratégie.
Depuis plusieurs mois, l’établissement de Francfort s’est découvert un rôle de pompier de service, mission que ne lui avaient pas assigné, au départ, les traités européens. Pendant huit ans, le président de la BCE Jean-Claude Trichet s’était d’ailleurs employé à maintenir l’institution dans son rôle strict de régulateur monétaire et de garde-fou face à la tentation inflationniste.
Draghi a sciemment changé de cap, même si le mouvement avait été amorcé un peu avant lui. Début novembre, il avait annoncé la baisse d’un quart de point du principal taux directeur de la BCE. Face à l’assèchement des réserves bancaires, Francfort aurait, depuis octobre, accordé quelque 640 milliards d’euros de prêts aux principaux établissements de la zone euro, dont 100 milliards aux banques françaises.
Au plus fort des crises grecques et irlandaises, des prêts d’urgence, d’un montant global de 80 milliards, auraient été consentis aux établissements des deux pays par l’intermédiaire leurs banques nationales respectives, aux conditions les plus avantageuses qui soient puisque gagés sur les taux directeurs.
Selon Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, la Banque centrale européenne (BCE) continuera à intervenir « pour endiguer les crises de liquidité qui affectent la stabilité des banques européennes » tout en maintenant le pouvoir d’achat de l’euro.
Mr Noyer, également membre du conseil des gouverneurs de la BCE, les « grands programmes de rachats d’obligations souveraines par l’institution de Francfort vont toujours bien au-delà de son rôle de prêteur en dernier ressort ».