En raison du très faible niveau d’inflation (+0,7%), le taux du Livret A, sur lequel il est indexé, pourrait passer sous la barre de 1% en août prochain. Pour l’instant le ministre des Finances Michel Sapin se refuse à une telle extrêmité au nom du « pouvoir d’achat des français ».
En mai dernier, le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer avait préconisé une nouvelle baisse du taux du Livret A afin de l’indexer plus fortement au niveau d’inflation, très faible en France et en Europe (+0,7%). Une hypothèse que n’avait pas écarté le premier ministre Manuel Valls, soulignant que plusieurs paramètres devaient être étudiés « avant de prendre la décision finale ».
Défavorable au pouvoir d’achat ?
Aujourd’hui, le taux du Livret A, placement préféré des français (60 millions de comptes), est à 1,25%. Début 2013, la Banque de France avait déjà demandé une baisse de ce coefficient pour la faire correspondre au niveau général des prix. Mais, à quelques semaines des élections municipales, le gouvernement avait évacué cette patate chaude et préféré maintenir le taux à 1,25%.
Le contexte a, depuis, changé. Valls est aux manettes et on a vu qu’il n’est pas forcément défavorable à une baisse du taux du Livret A. Surtout, l’Europe vit désormais dans la crainte d’une déflation dont les conséquences économiques seraient catastrophiques. En France, comme ailleurs, la stratégie économique vise à inciter les particuliers à investir et consommer davantage, et à épargner moins. Un nouveau tour de vis sur les taux d’intérêt est donc une piste plus que plausible. Reste à savoir quel sera le seuil choisi par le gouvernement : 1% ou 0,75%.
Ce matin, sur BFM TVA, le ministre des Finances s’est borné à répondre qu’il « souhaitait préserver le pouvoir d’achat des français ».