En investissant dans de jeunes entreprises, les business angels peuvent prétendre à une déduction de 75% de l’ISF. D’après Eric Lafont, président de Lyon Angels on aurait tort d’y voir une simple opération de défiscalisation. Les business angels s’impliquent humainement et se distinguent des capitaux-risqueurs.
Contrairement au capitaux-risqueurs, qui sont souvent des organismes financiers, les business angels amènent leur argent personnel dans les projets qu’ils soutiennent. Comme l’explique Eric Lafond, président de l’association Lyon Angels, les business angels se distinguent également des capitaux risqueurs par une véritable implication humaine. « Un business angels apporte un tiers d’argent, un tiers d’expérience et un tiers de réseau » résume-t-il.
Quand on parle de capital risque, on considère souvent des investissements de 500 000 à 1 million d’euros minimum et qui interviennent généralement après les premiers succès. « Les business angels, eux, sont là dès les premières années de la création d’entreprise, parfois même juste avant : leurs investissements s’ajoutent alors aux fonds d’amorçage », indique Eric Lafond.
Le business angel reste minoritaire. « On essaie en général de pas entrer à plus de 20-25% du capital au premier tour, confie le président de l’association lyonnaise. Car il y a très souvent un deuxième tour et l’objectif est que le porteur de projet reste maître de sa société. On envisage généralement une sortie à 5 ans ».
L’accompagnement par ce type d’investisseur peut être gage de crédibilité. Les banques ne sont parfois pas compétentes pour des petits projets, le fait de voir un entrepreneur soutenu par un ou plusieurs business angels peut faciliter le déblocage de prêts.
2. Business Angel qui es-tu ?
Les business angels interviennent soit en leur nom propre : en prenant des parts dans la société, soit par l’intermédiaire d’une société holding qui mutualise les fonds de plusieurs investisseurs. Eric Lafond a précisé, lors du salon des entrepreneurs de Lyon, les profils types généralement associés à l’appellation de business angel.
– Environ la moitié d’entre eux serait des chefs d’entreprise qui viennent de revendre leur société. « Des jeunes retraités d’environ 60 ans qui ont une certaine expérience, qui ont connu toutes les difficultés de développement de l’entreprise et qui possèdent une certaine expertise et du réseau dans le domaine où ils investissent », détaille Eric Lafond.
– Dans un bon tiers des cas, il s’agit de cadres supérieurs de grosses entreprises dont le réseau et l’expérience sont solides. Leur parcours ne leur a pas permis de créer une entreprise eux-mêmes et ils en gardent une légère frustration. Participer à la réussite d’une autre entreprise les intéresse, « le projet devient quelque part un peu aussi leur bébé »
– Pour le reste, il s’agit de chef d’entreprise ayant revendu très jeunes et souhaitant aider de nouveaux projets.